1895 | Abraham Albert Cohen naît le 16 août à Corfou, fils unique de Marco Cohen, Juif Romaniote de Ianina, et de Louise Judith Ferro, Juive Corfiote de langue italienne. |
1900 | La famille s’installe à Marseille, port du midi de la France |
1904 | Albert Cohen commence ses études au Lycée Thiers de Marseille |
1905 | Le jour de son anniversaire le jeune Albert subit une attaque verbale antisémite, qui dans son œuvre marqua le début de son combat. Dans sa biographie, cet épisode est connu comme ‘le jour du camelot’, car un camelot l’avait insulté en le traitant de ‘youpin.’ |
1906 | Début de l’amitié avec son camarade de classe, Marcel Pagnol, qui deviendra plus tard un important écrivain et Académicien français. Celle-ci durera toute sa vie, et sera un antidote à sa grande solitude. |
1908 | Retour pour quelques semaines à Corfou, afin de célébrer son Bar Mitsva auprès de son grand-père, le Rabbin. Celui-ci était le chef et une importante personnalité de la communauté Juive. Cette expérience va le marquer, et il commencera son œuvre littéraire par sa narration (premier chapitre de Solal) |
1914 | Inscription à la Faculté de Droit de l’Université de Genève. Il écrit son nom à la manière française (Cohen avec un h) |
1917 | Début de son amitié avec Andé Spire, important intellectuel Juif / en novembre, il prend son diplôme de Droit |
1919 | Il devient citoyen Helvétique et épouse Elisabeth Brocher, fille d’un Pasteur Suisse Protestant |
1920 - 1921 | Il vit à Alexandrie, en essayant de gagner sa vie, mais ce sera un échec. Il découvre Marcel Proust, et la lecture de ses livres le marquera |
1921 | Edition de sa première et unique collection de poèmes «Paroles Juives» / naissance de Myriam, sa fille unique. |
1923 | Publication de la première partie de «Mort de Charlot» dans le périodique Nouvelle Revue Française de la maison d’édition Gallimard. |
1924 | Mort inopinée de sa jeune épouse / premier deuil |
1925 | Edition du premier numéro du périodique La Revue Juive, sous la direction d’Albert Cohen. Cette revue promeut la pensée Juive et compte des collaborateurs importants, comme Einstein et Freud. La revue ne sera éditée que pendant une seule année. |
1930 | Au mois d’août, édition par la maison Gallimard de son premier roman, «Solal», nom du héros de ce roman. Solal sera le personnage central dans toute l’œuvre de Cohen, l’alterego de l’écrivain. Gallimard éditera tous ses livres. La même année il publie son unique pièce de théatre, «Ezéchiel», dans la revue Palestine – Nouvelle Revue Juive. Après un long séjour en France, il s’installe de nouveau à Genève. |
1931 | Second mariage avec Marianne Goss. En avril, la pièce Ezéchiel est jouée à Paris, pour une seule représentation. Elle reçoit un accueil triomphal. |
1932 | Installation à Neuilly, la banlieue aristocratique de Paris. Il écrit «Mangeclous». |
1933 | Dix représentations de la pièce Ezéchiel à la Comédie Française en mai – juin. Elle est mal reçue, et donne lieue à de nombreuses critiques négatives. |
1938 | Edition de Mangeclous. |
1939 | Il est choisi comme représentant personnel du Sioniste H. Weizmann à Paris. Weizmann se bat pour trouver une patrie pour les Hébreux en Palestine, afin qu’ils échappent aux poursuites des Nazis. (Juin 1940) |
1940 | Départ de Paris pour Bordeaux en mai, un mois avant l’occupation de Paris par les Nazis (juin 1940). Le 20 juin, il part pour Londres avec sa seconde épouse, où ils vivront pendant toute la durée de la guerre. Ils évitèrent ainsi la déportation. |
1941 | Il publie son article «Angleterre» dans le journal de la résistance La France Libre |
1942 | Sous le pseudonyme Jean Mahan il publie un article dans deux numéros consécutifs du journal La France Libre : «Salut à la Russie» et «Combat pour l’homme» |
1943 | Sa mère meurt en janvier à Marseille, évitant ainsi la déportation. Il écrit «Chant de Mort» qui est publié en quatre épisodes dans la revue La France Libre (d’où il s’inspirera pour écrire plus tard le livre sur sa mère). En février de la même année, il publie «Churchill d’Angleterre» toujours sous le pseudonyme Jean Mahan dans une revue belge : Le Message |
1945 | Publication de son article «Le jour de mes dix ans» dans la revue La France Libre. Dans cet article il relate la première agression verbale qu’il a subi de la part d’un camelot le jour de son dixième anniversaire. Cet article sera le noyau de son futur livre Ô vous, Frères Humains (1972). |
1946 | Il est nommé sous-directeur du département pour le protection des réfugiés de l’Organisation Internationale pour les Réfugiés. Il compose un document officiel pour les réfugiés et les apatrides, qui a valeur de passeport (passeport provisoire). Ce document est adopté. Plus tard, il dire que c’est sa meilleure réalisation. |
1947 | Divorce de Marianne Goss. |
1951 | Cohen prend sa retraite des Institutions Internationales. Il consacrera les 30 années suivantes exclusivement à son œuvre littéraire, et vit retiré à Genève, sans plus déménager. |
1954 | Sortie du livre «Le Livre de ma Mère». |
1955 | Troisième mariage avec Bella Berkovitch, qui l’accompagnera jusqu’à la fin de sa vie (elle était déjà sa secrétaire depuis 1943 à Londres). |
1968 | Une étape dans la vie de Cohen : édition de son livre «Belle du Seigneur» qui est couronné à l’Académie Française par le Grand Prix du Roman. Après la publication de ce livre il fur couvert d’honneur et trouva la place qu’il méritait. Le roman se vendit à des dizaines de milliers d’exemplaire dans la «série blanche» de Gallimard, et fit les meilleures ventes de cette série. |
1969 | Edition de «Les Valeureux» |
1972 | Edition de «Ô vous, Frères Humains» au cœur duquel on trouvait «le jour du Camelot» de son dixième anniversaire. |
1977 | Participation à l’émission Apostrophes de Bernard Pivot à la télévision française. C’était la première apparition à la télévision de l’auteur et elle fit grande impression. On lui demanda sa candidature pour le prix Nobel, et elle fut officiellement soutenue par François Miterrand. |
1979 | Sortie de son dernier livre, «Carnets 1978» |
1980 | Série d’interviews radiophoniques par Jacques Chancel, sur France Inter. |
1981 | Albert Cohen mourut le 17 octobre dans son appartement à Genève, alors que depuis des années il souffrait d’une mauvaise santé. Il fut enterré le 19 octobre au cimetière Juif de Veyrier. Peu avant sa mort, il reçut la plus haute distinction française : Commandeur de la Légion d’Honneur. |
Ses œuvres complètes seront éditées dans la série La Pleïade de Gallimard dans les années ’90, ce qui le classe parmi les grands classiques du 20ième siècle.
En 1986 et en 1990 deux grandes biographies de lui furent éditées, l’une par Jean Blot, et l’autre par Gérard Valbert. Son œuvre fut traduite en de nombreuses langues et fut universellement reconnue.
- O vous, frères humains, Gallimard,1972; coll. “folio”,1988.
- Carnets 1978, Gallimard 1979; coll. “folio”,1993.
- Churchill d’ Angeleterre, Lieu commun, 1985.
- Ecrits d’ Angeleterre, Les Belles Lettres,2002.
- Mort de Charlot, Les Belles Lettres, 2003.
- Salut A la Russie, Le Preau des Collines, 2003.
- (Euvres edition etablie par Christel Peyrefitte et Bella Cohen, avant-propos de Christel Payrefitte, regroupant, Paroles Juives, Solal, Mangeclous, Le Livre de ma mere, Ezechiel, Les Valeureux, O vous, frères humains, Carnets 1978, Gallimard, coll. “Biblioteque de la Pleiade”